La plantation n’est pas la solution principale à la disparition des haies. L’essentiel est de préserver les haies existantes et de les régénérer. Remettre la haie au cœur des systèmes agricoles, lui redonner de l’intérêt et permettre sa réappropriation par les agriculteurs, mais aussi l’ensemble des usagers du territoire : voilà ce qui peut générer des effets durables. Pour y parvenir, nous mobilisons plusieurs leviers d’action : les paiements pour services environnementaux (ou PSE), la formation et la sensibilisation.
PSE, formation, sensibilisation : nos leviers d’action autour de la haie
Nos solutions
La solution que nous proposons est à la fois simple et efficiente. Elle tient en deux volets :
- accompagner et financer des agriculteurs, des propriétaires fonciers, etc., qui s’engagent dans des pratiques de bonne gestion et de régénération des haies
- communiquer, former et sensibiliser largement, pour créer une culture de la haie partagée avec les usagers du territoire.
Ainsi, nous offrons la possibilité à chacun de devenir acteur dans la préservation de l’environnement, à son niveau.
Notre PSE, ou Paiement pour Services Environnementaux
Nous mettons en place un dispositif innovant : le paiement pour services environnementaux (ou PSE). Pour aller plus loin sur le concept de PSE, découvrez notre article d’octobre 2023.
Cela passe par l’établissement d’un contrat de 5 ans entre :
- les agriculteurs volontaires, propriétaires agricoles qui s’engagent dans la bonne gestion et la densification de la haie
- l’association Carabes et Canopée (nous !) qui se charge du suivi, de la collecte de fonds privés et du paiement des agriculteurs, s’ils obtiennent les résultats attendus.
CBB35, membre de notre association, se charge de l’accompagnement technique de l’agriculteur et de de la certification Label Haie.
Notre cahier des charges : quels engagements ?
- Engager l’ensemble de la surface agricole utile de l’exploitation
- Être certifié Label Haie, ce qui mobilise un système de contrôle indépendant
- Atteindre 80 % de la surface de la ferme avec des champs de moins de 6 hectares en fin de contrat
- Elever des animaux : au moins l’équivalent de 10 unités de gros bétail (pour limiter la disparition des prairies au profit des cultures et l’usage de pesticides)
- Participer à au moins une des journées de formation ou d’échanges organisées chaque année.
Nous mobilisons des fonds privés pour y parvenir. En ce sens, notre action est un complément des dispositifs publics pour la plantation. En Bretagne par exemple, un quart des haies financées par le programme de plantation Breizh Bocage ont disparu, en partie faute d’une gestion appropriée.
Ce qui ne veut pas dire que nous travaillons sans le soutien d’acteurs publics : des collectivités qui portent des programmes d’aides publiques (comme Breizh Bocage en Bretagne) s’investissent aussi dans notre association. Pour nos mécènes, c’est une garantie supplémentaire de notre sérieux.
Toutefois, comme notre système de rémunération est lié à la densité bocagère globale de la ferme et à une densité minimale de 55 mètres linéaires par hectare (de surface agricole utilisée), l’agriculteur doit généralement aussi planter. Pour trois raisons :
- atteindre ce seuil, pour intégrer le programme ;
- atteindre l’objectif de champs de moins de 6 hectares ;
- augmenter sa rémunération annuelle.
Quelle rémunération pour les agriculteurs et agricultrices ?
Leur rémunération annuelle dépend de la densité bocagère et de la surface de l’exploitation. Pour éviter de favoriser les plus grandes fermes, les premiers hectares sont mieux rémunérés.
Un forfait annuel la complète : il indemnise le temps que passe l’agriculteur à se former et à réaliser son plan de gestion. Un bonus de 1000 € lui est versé une fois si l’ensemble des champs de sa ferme font moins de 6 hectares.
Nos espaces d’échanges, de formations et actions de sensibilisation
Carabes et Canopée impulse aussi une dynamique collective d’échanges et de montée en compétences, dans un triple objectif :
- accompagner les agriculteurs ou propriétaires agricoles engagés
- sensibiliser et embarquer d’autres agriculteurs à l’intérêt de la haie et sa bonne gestion
- créer une culture partagée de la haie et des enjeux environnementaux entre les différents usagers du territoire.
Avec nos actions, nous souhaitons aider agriculteurs, propriétaires, citoyens et l’ensemble des acteurs locaux à agir ensemble pour accélérer la transition écologique :
- formations autour de la haie et la biodiversité en général ;
- inventaires participatifs et suivi de la faune et de la flore sur les fermes ;
- chantiers participatifs de plantation ou d’entretien ;
- fermes ouvertes : ciné-débat, journée au pied des haies, etc.
Nous coconstruisons ces temps forts avec des acteurs locaux. Ils rendent possible l’instauration d’un réel dialogue entre gestionnaires du bocage et citoyens. Ils permettent de renforcer les connaissances de tous sur la biodiversité et d’envisager ensemble les leviers d’actions à mobiliser.
Un exemple ? Le 5 décembre 2023, CBB35 a animé une journée de formation au cours de laquelle six agriculteurs et deux citoyens ont partagé leurs expériences autour de la haie et de sa bonne gestion.
Si cela vous intéresse, retrouvez nos prochaines sessions dans nos actualités !
