Préservation de l’environnement : pourquoi agir sur la haie ?

La haie, c’est un couteau suisse environnemental ! Si elle est à la fois continue, dense et bien gérée, elle permet de répondre efficacement à l’urgence environnementale et climatique, en agissant non pas sur un, mais sur plusieurs enjeux : eau, climat, biodiversité, paysage, énergie… Voilà pourquoi nous nous concentrons sur sa bonne gestion et incitons à son développement.

Les atouts environnementaux et climatiques de la haie

La haie contribue à la préservation de l’environnement pour plusieurs raisons :

  • bien gérée, la haie filtre de 50 à 90 % des polluants du sol… en plus, les racines de ses arbres freinent l’érosion ;
  • un bocage dense et connecté est un corridor biologique efficace et un réservoir de biodiversité… c’est aussi un paysage attractif ;
  • c’est un bon moyen de lutter contre le réchauffement climatique : 1 kilomètre linéaire de haie adulte en bon état stocke 140 tonnes d’équivalent carbone !

La haie apporte aussi de nombreux bienfaits à l’agriculture :

  • bien-être du bétail
  • présence d’auxiliaires de culture
  • limitation de la propagation des adventices
  • régulation des températures
  • fourniture de biomasse renouvelable (100 mètres linéaires de haies produisent 10 tonnes de bois chaque année).
C’est donc un puissant levier de la transition agroécologique pour notre territoire !
schéma des avantages des haies - Carabes & canopée

Qu’est-ce qu’une haie fonctionnelle ?

Schéma de la haie en bon etat @jardinGraphique
Schéma de la haie en bon état @JardinGraphique

C’est une haie en bon état écologique, insérée dans un maillage bocager suffisamment dense.

Une haie en bonne santé doit présenter :

  • un étalement des âges des arbres, avec des jeunes brins d’avenir, des arbres et arbustes en abondance
  • une large épaisseur de haie et une hauteur de canopée
  • une continuité dans les étages de végétation
  • un système racinaire régulièrement renouvelé
  • une connectivité à d’autres infrastructures écologiques (haie, forêt, bosquets,…).

Seule la mise en œuvre d’une gestion durable des haies permet d’atteindre et maintenir son bon état écologique. Pour que la haie rende ses services écosystémiques, il faut lui redonner une emprise importante, assurer son renouvellement dans le temps et la connecter à d’autres haies ou bosquets.

Les différentes études sur le rôle de la maille bocagère (densité de haie présente sur une surface) permettent de fixer une densité bocagère efficiente :

  • avec un minimum, en dessous duquel les fonctions écologiques sont dégradées et difficilement remplies : 100 – 110 ml/ha
  • un seuil au-dessus duquel les services que rend la haie peuvent être considérés à leur optimum : 140 ml/ha.

La taille des parcelles agricoles conditionne aussi la performance écologique des haies. Les connaissances scientifiques convergent pour donner une référence de taille des parcelles, située entre 4 et 6 ha. En deçà, les fonctionnalités attendues de la haie chutent : perte de biodiversité, intérêts bio-climatiques, systèmes agricoles..  

La haie, en voie de disparition

HAIE : LES ATOUTS UNE HAIE FONCTIONNELLE HAIE : EN VOIE DE DISPARITION

70 % des haies ont disparu depuis les années 1950… et 23 500 km de haies continuent encore de disparaître chaque année, explique le rapport 2023 du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.
Et on n’en replante que 3 000 km avec les programmes d’aides existants, comme Breizh bocage.

Pourquoi les haies disparaissent-elles ?
Plusieurs raisons :

  • les arrachages ;
  • mais surtout, un entretien dégradant (passages répétés d’épareuse ou de lamier par exemple, qui ne sont pas les outils les plus adaptés, contrairement à une idée reçue).

Le saviez-vous ? 80 % des haies existantes en France ne sont plus fonctionnelles et sont dégradées faute de bonne gestion. Notre dispositif innovant de PSE et son cahier des charges exigeant sont un moyen efficace d’y remédier.

haie détériorée : notre démarche
haie bocagère endommagée : notre démarche

Les haies ne sont plus intégrées dans le modèle agricole dominant, qui vise à en limiter l’emprise sur une parcelle, sans leur laisser la place de se développer. Certaines, plantées il y a 20 ans, ne font que 50 centimètres de large. Or, il faudrait qu’elles aient une emprise d’1 mètre minimum pour bénéficier de leurs atouts sur les plans environnemental et climatique. De plus, elles n’incluent plus les jeunes arbres nécessaires à leur renouvellement.

Dans ces conditions, les haies ne remplissent aucun des services écosystémiques qu’on attend d’elles. Cela génère une mutation profonde de nos paysages et affecte la biodiversité, le cycle de l’eau, la lutte contre l’érosion, le climat et… nuit à l’agriculture elle-même !

La vallée de la Seiche, point de départ de notre réflexion collective, n’est pas épargnée : c’est pourquoi nous avons choisi d’agir ensemble sur la haie. Elle constitue un lien fort entre nous et l’ensemble de nos parties prenantes. Plus qu’un symbole, c’est un levier d’actions efficace pour l’ensemble du territoire national et pour faire évoluer l’agriculture.

Planter ne suffit pas, alors découvrez nos actions !